Un Mastodon dans le cyber-espace

On ne présente plus Twitter. Le réseau social compte désormais plusieurs millions d’utilisateurs, mais, récemment, de nombreuses critiques lui ont été adressé. D’une part, l’introduction d’un algorithme qui affiche les tweet sans tenir compte de l’ordre chronologique a confu des utilisateurices et enervé beaucoup de monde. D’autre part, étant une entreprise privée, Twitter Inc. est forcé de faire de plus en plus d’argent grâce à un service qui est gratuit, et utilise donc la publicité, qui devient de plus en plus invasive.

Et comme si ce n’était pas assez, dernièrement, le CEO, @jack, à été vivement critiqué pour avoir refusé de bannir un Youtuber complotiste et proche des mouvences fascistes américaines car selon lui, “Il n’avait brisé aucune règle.”, même s’il s’est fait connaître en harcelant des victimes de terrorisme. Harcèlement qui est devenu un problème majeur pour beaucoup sur Twitter et ce, plus encore pour des femmes, des minorités et des personnalités LGBT.

Face à ces soucis, des alternatives ont été crées au fur et à mesure des années, comme Dispora* ou HubZilla, mais n’ont pas réussit à convaincre les twittos en dehors des milieux libristes, malgré leurs nombreux atous. Toutefois, récemment, un petit nouveau fait parler de lui : Mastodon.

Annoncé le 31 mars 2017, il allie une interface simple avec des fonctionnalitées qui manquaient cruellement à Twitter, et compte désormais 2 milions d’utilisateurices, voir plus.

Basé sur le principe du microblogging, il est cependant différent de son homologue en de nombreux points. Tout d’abord, ne dite pas tweet mais toot. On ne toot pas en 280 caractères mais en 500, ce qui permet des conversations bien plus intéressantes. Autre différence majeur, il existe 3 “flux” différents. Comme sur le site à l’oiseau bleue, on voit les toots des personnes que l’on suit, mais il existe également deux autres flux : le flux locale et le flux fédéré. Pour comprendre leurs intérêt il faut capter comment Mastodon fonctionne.

Il faut déjà savoir que Mastodon n’est géré par une entreprise. C’est un réseau social basé sur un logiciel libre et gratuit, que tout le monde peut utiliser ou modifier. Ainsi, chacun·ne peut installer son propre serveur Mastodon, appelé une instance. Il n’existe pas d’entreprise derrière le logiciel, donc le développement est à 100% financé participativement par ses utilisateurices. Pas de pub donc, pas de profilage, pas d’espionnage.

Ainsi, chaque instance sera modéré à sa manière et donc chaque instance aura sa propose communauté. Mais ce qui est le plus important, c’est que chaque instance peut se connecter aux autres et n’est donc pas isolée ! Un peu comme l’email, ou machin@rocketmail.com pourra parler à truc@club-internet.fr, sur Mastodon, @eugen@mastodon.social pourra parler à @mcmoots@sunbeam.city.

On retrouvera donc, sur le flux fédéré tout les toots des utilisateurices dont les instances sont connectés à la vôtre, et sur le flux local les toots des utilisateurices de votre instance uniquement.

On est libre de choisir son instance, et il n’y a pas besoin de savoir gérer un serveur pour ça : de nombreuses instances sont ouvertes au publique ! Je vous conseille de commencer par une instance générale, comme mamot.fr ou todon.nl.

Mastodon fait lui-même parti d’un réseau plus large, le Fediverse, connecté grâce au protocol ActivityPub, qui regroupe des alternatives à Instagram ou Youtube, comme Pixelfed ou PeerTube. On peut tout à fait suivre un compte sur une instance Pixelfed avec son compte Mastodon par exemple. Ou commenter une vidéo Peertube depuis son compte Pleroma ( un autre réseau de microblogging ).

Eugen Rochko, le développeur principal de Mastodon, indique avoir appris des erreurs de Twitter, et a donc introduit des fonctionnalités qui manquaient, comme pouvoir editer un toot, le marquer comme sensible, ajouteur un avertissement de contenue ( Content Warning ), ou encore filtrer de manière plus efficace les comptes que l’on ne souhaite pas voir.

Il existe également une plétor d’applications pour Mastodon, comme Tusky pour Android ou Amaroq pour iOS, à l’heure ou Twitter essaye de se débarasser des applications tierces.

Mastodon est loin d’avoir la taille de Twitter, mais c’est justement ce qui fait son charme. Si Twitter est cette grande place publique où tout le monde gueule le plus fort possible, Mastodon est un ensemble de petits squares reliés par des ruelles avec des cafés, où l’on passe du bon temps avec ses ami·es.

Vous pouvez dès aujourd’hui essayer Mastodon en choissisant votre instance sur JoinMastodon.org !

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